Abner Rudon

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"Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier."

Livre des Psaumes 119-105

Les noces de Cana en Galilée ...

ou le premier des miracles de Jésus-Christ !

Image d'un cours d'eau
image d'une jarre
image d'une coupe rempli de vin dans laquelle se reflète une croix
Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là,
et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.
Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : " Ils n’ont point de vin ".
Jésus lui répondit : " Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue" .
Sa mère dit aux serviteurs : " Faites ce qu’Il vous dira ".
Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures.
Jésus leur dit : " Remplissez d’eau ces vases ". Et ils les remplirent jusqu’au bord.
Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l’ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.
Quand l’ordonnateur du repas eut goûté l’eau changée en vin, — ne sachant d’où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l’eau, le savaient bien, — il appela l’époux, et lui dit :
" Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré ;
toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent ".
Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus.
Il
manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
Après cela, Il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours.
Evangile de Jean – Chapitre 2 – Versets 1 à 12

Il s’agit trés certainement de l’une des scènes bibliques les plus notoires ; au même titre que " la pêche miraculeuse " ou " la multiplication des pains ". Ces passages sont d’ailleurs connus de tous ; non seulement des chrétiens bien entendu, mais également auprès de toutes les confessions religieuses, et même auprès des plus athées des hommes.
En ce qui concerne " Les Noces de Cana " il nous est rapporté que ce fut le premier miracle de Jésus-Christ et qu’ainsi Il manifesta sa gloire auprès de ses disciples (verset 11).
Et c’est bien là que se trouve le but des différents miracles que le Seigneur a pu réaliser durant tout son ministère ; les miracles étant non seulement un but pour celui qui en était en bénéfice, mais surtout un moyen pour interpeller et révéler aux hommes, la présence, la sagesse et la puissance de Dieu en la personne de Jésus-Christ.

Or, en ce qui concerne ce premier miracle, force est de constater qu’il existe de nombreux points d’interrogations qui devraient nous interpeller, quand au pourquoi et à l'origine de ce miracle.

" nombreuses interrogations demeurent quand au pourquoi de ce miracle "

Le Seigneur a manifesté sa gloire à Cana, mais comment et auprès de qui ? Qui a vu ce miracle ? Qui en ont été les témoins ?
Très peu de personnes finalement : Sa mère, ses disciples, et les serviteurs qui avaient rempli d’eau les urnes. Les mariés, l’ordonnateur du repas, et les invités tous sont restés dans l’ignorance, non seulement du miracle, mais également de celui qui l’avait provoqué.
En définitive et si on y regarde de plus près, celui qui sort grandi et glorifié de cette cérémonie, c’est l’époux, celui des noces de Cana. En effet, l’ordonnateur du repas interpelle l’époux, et s’étonne de sa grande générosité, lui faisant remarquer qu’il est d’usage de servir premièrement le bon vin, puis quand le repas est un peu plus avancé, alors que les invités ont déjà bien bu, on sert un vin de moindre qualité, supposant que personne ne fera alors la différence. L’époux, sans rien comprendre à ce qui lui est rapporté, ne contredit cependant pas l’ordonnateur, mais au contraire le laisse croire qu’il a agi avec bonté et altruisme pour ses invités. Qui donc en sort glorifié, sinon lui ?

Par ailleurs, nous devrions nous interroger sur l’utilité première du miracle. Y a-t-il eu une guérison ? Un bienfait pour des hommes ou des femmes ? Une délivrance ? Une parole de sagesse ou d’enseignement dans tout le récit qui nous est dressé ?
Que voyons-nous ? Que distinguons nous ? Quel est le miracle qui nous est rapporté ? Si ce n’est que le Seigneur a changé de l’eau en vin pour des hommes qui avaient, de toute évidence, déjà trop bu et qu’IL s’est retiré sans que personne sache qu’un tel miracle venait de se produire !
N’y a-t-il là matière à réflexion ? Ne devrions-nous pas être troublés d’un tel constat ? Par conséquent ne devrions nous pas examiner ce récit, avec beaucoup plus d’attention ?

Il est des préalables importants à toute étude biblique :
- Nous devons chercher à connaître le contexte et les circonstances de ce qui nous est dépeint, afin de mieux appréhender l’action et les protagonistes.
- Nous devons essayer, autant que faire se peut, de nous immerger dans l’histoire, et dans les personnages, afin de mieux saisir, leur volonté, leur réaction et les conséquences évidentes qu’elles ont engendrées.
- Nous devons nous attacher aux mots qui nous sont rapportés, aux petits détails, à leur portée et à leur implication.

" Marie se comporte comme une parente proche des mariés "

L’action se déroule au début du ministère du Seigneur ; le chapitre précédent nous apprend qu’après avoir vu Jean le Baptiste aux eaux du Jourdain, et s’être fait baptisé, Jésus est remonté en Galilée et les premiers disciples, André, Pierre, Jacques, Jean … ont déjà été appelés à suivre ses pas. Dès les premiers versets du second chapitre, on apprend que des Noces se tiennent à Cana en Galilée et que Jésus-Christ, sa mère et ses disciples y furent conviés.
Il est raisonnable de penser, que Marie connaissait fort bien les mariés, ainsi que la maison dans laquelle se tenait le mariage ; il s’agissait probablement de la famille proche de Marie. En effet comment peut-on expliquer que Marie s’intéresse au fait que le vin va manquer ? si ce n’est son désir de préserver l’honneur des mariés d’un affront pour une fête gâchée par le manque de vin ?
De même comment peut-on interpréter que non seulement, Marie ordonne, aux serviteurs, de faire tout ce que dira son fils, mais qu’en plus, ces derniers suivent ses ordres à la lettre, sans même en avertir, ni l’ordonnateur du repas, ni l’époux ?
Marie, se comporte comme une parente proche des mariés, souhaitant voir se tenir une belle cérémonie.

Que fit-elle alors ? Elle se tourne vers son fils, car elle pressent certainement le pouvoir, la force, qui se dégage de sa personne. Elle réalise qu’elle se trouve à l’aube d’un jour nouveau, qu’il est temps pour lui de se faire connaître, d’agir au grand jour, là devant toute la famille, devant ses frères, ses sœurs, ses disciples, et les conviés.

" Ce n'est plus le fils de Marie qui s'adresse à sa mère... "

Mais la réponse du Seigneur est cinglante, et sans doute difficile à entendre pour celle qui l’a porté :

" Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue" .
Mais Marie ne se décourage pas, au contraire, elle sait que le Seigneur va agir, et ordonne aussitôt aux serviteurs d’exécuter les directives de son fils.
Là encore que de questions ne devrions-nous pas nous poser :
- Pourquoi le Seigneur adresse cette réponse à Marie, en utilisant sciemment le mot « femme » pour parler de sa mère ? - Pourquoi le Seigneur évoque que son heure n’est pas encore venue ? - Et enfin malgré tout, alors que nous pourrions nous attendre à ce que le Seigneur n’accède pas à la requête de Marie, pourquoi va-t-il néanmoins agir et sauver la fête ?

Le mot « femme » adressé à Marie, peut nous sembler impropre, et certains théologiens catholiques ont tenté de trouver des circonstances à cette parole, en précisant que pour les grecs et les orientaux, le mot « femme » était employé envers des personnes honorables, dans un sens de respect auquel il fallait adjoindre, très souvent, de la tendresse. Nous comprenons fort bien le pourquoi de cette explication ; « l’icône Mariale, la mère de Dieu » en est quelque peu abîmée, ébréchée, détériorée par cette parole et ce qu’elle implique.
Jésus-Christ vient de commencer son ministère ; certes Marie sait depuis longtemps, l’origine et le caractère divin qui est en son fils, et comme le dit les écritures, elle gardait toutes ces choses et les repassait dans son cœur (Luc 2/19). Toutefois elle ne pouvait savoir ce qui allait se passer, elle devait occuper désormais une autre place que celle qu’elle avait connue jusqu’alors.
Marie est une femme, semblable à toutes les autres femmes, ayant reçu certes, une grâce, un privilège, une bénédiction particulière, mais ayant besoin, comme nous tous, d’être sauvée par le sacrifice et la résurrection de notre Seigneur. Ce mot, « femme », crée une distance entre Jésus et Marie, et cela paraît encore plus évident, à la lecture des mots que le Seigneur lui adresse alors :

" Qu’y a-t-il entre moi et toi ? "
Il serait difficile alors d’essayer de trouver, dans cette expression, le respect ou la tendresse prônée précédemment. Non pas, que Christ, vienne avec cette question à manquer de respect à Marie, mais le Seigneur exprime alors, par ces mots, une rupture nécessaire, qui se trouve être dans l’ordre des choses, chacun devant occuper la place qui lui convient. Jésus-Christ commence son ministère et doit désormais s’occuper des affaires de son Père, ce qui n’est pas du fait de Marie qui ne peut ni les connaître, ni les concevoir, ni même les envisager. Ce n’est plus le fils de Marie qui s’adresse à sa mère, mais le Fils de Dieu qui parle à une femme.

Puis le Seigneur ajoute :
" Mon heure n'est pas encore venue "
Jésus évoque alors 'une heure à venir', mais à venir pour faire quoi ?

		- Pour faire un miracle ? Bien sur que non, puisque miracle il y aura.
- Pour se faire connaître du monde ? Evidemment que non, puisque son ministère a déjà commencé, que les disciples le suivent et que dans les jours et les semaines qui vont suivre, des foules entières l’accompagneront.
- Pour ces propres noces, les noces de l’agneau, qui auront lieu dans les cieux, où Il sera l’Epoux et son Eglise l’Epouse ? Peu probable. Le miracle qui va suivre, et les éléments qui nous sont rapportés ne nous permettent pas d’entrevoir une corrélation suffisante.

" Voilà l’heure dont il est question et l’unique raison de sa venue. "

Pourquoi le Seigneur est-Il venu sur terre ? Pourquoi le Dieu tout puissant, s’est-Il défait de ses attributs divins pour revêtir un corps humain, un corps corruptible, si imparfait, et si misérable ? N’est ce pas pour venir mourir à la croix de Golgotha afin que nous, dans cette mort, nous y trouvions la vie ?
Que déclare-t-Il à ce propos ?

C’est assez ! L’heure est venue ; voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
Evangile de Marc – Chapitre 14 – Verset 41

Jésus leur répondit : " L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.
Evangile de Jean – Chapitre 12 – Verset 23

Ayant ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit :
Père, L’heure est venue, glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie...
Evangile de Jean – Chapitre 17 – Verset 1

Le Seigneur est venu, sur terre, pour atteindre cette heure, afin que soit manifesté l’amour de Dieu pour ses enfants, par le sacrifice de son Fils en rançon du péché. Voilà l’heure dont il est question et l’unique raison de sa venue.
Dès lors, fort de cette affirmation, essayons de regarder le miracle des Noces de Cana, avec d’autres yeux, avec l’assurance que derrière ce miracle, se cache un enseignement, que personne ne pouvait imaginer, ni Marie, ni les disciples, et encore moins les conviés. Un enseignement qui, après la croix, après la manifestation de cette ‘heure’ à laquelle le Seigneur fait référence, dévoile toute sa force et sa valeur.

Comment le Seigneur a-t-il parlé aux apôtres, à ses disciples, au peuple qui le suivait, et encore à nous même aujourd’hui, à travers sa parole ?

Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et Il ne lui parlait qu’en paraboles
Evangile de Matthieu – Chapitre 13 – Verset 34
"... une allegorie pour discerner le plan de Dieu... "

Nous devrions examiner le miracle des noces de Cana, comme s’il s’agissait de la première parabole du Seigneur>, une parabole vivante, où tous les éléments qui la composent auraient un double sens ; un sens premier qui se trouve être ce que nous voyons, à savoir le miracle de l’eau changée en vin et un sens second, celui d’une prophétie à venir.
Et en effet, une telle considération pourrait agir comme un révélateur à la lecture de ce passage.

Quels sont donc les éléments de la parabole ?

	-	6 vases de pierre, contenant 2 ou 3 mesures d’eau.

	-	Le Seigneur demande aux serviteurs de remplir d’eau ces vases et ce jusqu’au bord.

	-	Jésus demande alors aux serviteurs de puiser dans ces vases et d’apporter son contenu, 
	à savoir du vin, à l’ordonnateur du repas.
				

Conscients que tout ce qui vient de se produire, est une allégorie par laquelle il nous est d’ores et déjà possible de discerner le plan de Dieu, à savoir le sacrifice de son Fils, essayons maintenant de considérer ces éléments matériels dans une conception prophétique. Et commençons pour une fois par la fin, à savoir par le vin.
Il est curieux de constater que le ministère terrestre du Seigneur a commencé par un repas, celui de Cana, et s’est terminé par un autre repas, au cours duquel, le Seigneur a instauré la sainte cène.

Pendant le repas, Jésus prit le pain ; et, ayant prononcé une bénédiction,
Il le rompit et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez et mangez, ceci est mon corps. »
Il prit ensuite la coupe, et, ayant rendu grâces, Il la leur donna en disant :
« Buvez-en tous : car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés. »
Evangile de Matthieu – Chapitre 26 – Verset 26 à 28

Ce dernier repas, comme celui de Cana, annonce également le sacrifice de Golgotha, mais sous une forme encore plus directe, où il ne nous est pas nécessaire de comprendre ce que représente le vin versé dans la coupe, puisque le Seigneur lui-même nous l’enseigne, en affirmant que c’est son sang versé en rémission des péchés.
Et nous retrouvons cette doctrine, dans un autre passage :

Jésus leur dit :
« En vérité, en vérité, Je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez mon sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, Je le ressusciterai au dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. »
Evangile de Jean – Chapitre 6 – Verset 53 à 55

Il paraît alors évident et devient plus aisé de comprendre que le vin, objet du miracle de Cana, présent dans les six jarres de pierre, représente déjà le sang du Christ.

Mais alors pourquoi le Seigneur n’a-t-il pas utilisé directement les récipients qui contenaient le vin et qui étaient, à priori, vides pour faire le miracle en les remplissant de vin ? Le miracle aurait été tout aussi grand, et l’ordonnateur du repas aurait glorifié l’époux de la même manière et certainement avec les mêmes mots.

Au contraire, Jésus-Christ se sert des six jarres de pierre destinées aux purifications des juifs. Ces jarres étaient disposées, bien souvent, à l’entrée de l’habitation afin que les invités puissent, selon la coutume juive, pratiquer les ablutions traditionnelles ; on puisait alors dans les jarres, de l’eau propre, et on se lavait les mains et les pieds. On retrouve cette pratique dans l’évangile de Luc :

"Le miracle c'est ce changement "
Il dit à Simon : « Vois-tu cette femme ?
Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as point donné d’eau pour laver mes pieds… »
Evangile de Luc – Chapitre 7 – Verset 44

Cette coutume s’appuyait essentiellement sur des textes bibliques (Exode 30/18, Exode 40/30, Lévitique 11/32, Lévitique 15/5…) qui faisaient de l’eau non seulement un moyen de purification pour le corps et pour les ustensiles du temple, mais y apportaient également une dimension spirituelle ; L’eau de purification devenant une eau expiatoire (Nombre 19/9). Par ailleurs, on peut également s’étonner du fait, que le Seigneur demande aux serviteurs de remplir d’eau ces jarres, qui ne contenaient que deux ou trois mesures. Là encore, à moitié vides, ou totalement pleines, le miracle n’en était pas moins important !

Pourquoi donc ?

Ce que l’on doit discerner, c’est que le miracle n’était pas de donner du vin aux invités, mais de changer de l’eau en vin, afin de pouvoir en faire profiter les convives. Le miracle c’est ce changement. Avec Jésus-Christ, et avec son sacrifice, nous avons changé de régime, nous sommes passés de la Loi à la Grâce. Ce qui nous était impossible en raison de la nature de notre être charnel, Jésus-Christ l’a rendu accessible à tous, à la croix de Golgotha.

Ce changement de régime nous le retrouvons dans de nombreux versets.

Car ce qui était impossible à la Loi parce qu’elle était sans force à cause de notre chair,
Dieu
l’a fait : en envoyant, pour le péché, son propre Fils dans la chair semblable
à celle du péché, et IL a condamné le péché dans la chair.
Epître aux Romains – Chapitre 8 – Verset 3
Ainsi a été abrogée la première ordonnance, à cause de son impuissance et de son inutilité,
car la Loi n’a rien amené à la perfection,

mais elle a été l’introduction à une meilleure espérance…
Epître aux Hébreux – Chapitre 7 – Verset 18

Le miracle de Cana est une image de ce changement de régime, de celui de la Loi, à celui de la Grâce, de l’ancienne alliance à la nouvelle ; le vin symbolisant le sang de la croix et par analogie l’eau de purification qui se trouvait dans les jarres de pierres, évoque parfaitement la Loi, un moyen de purification momentanée, destiné au corps, mais incapable de venir soulager l’âme des hommes face à leurs péchés.

En poursuivant, notre raisonnement, nous pouvons saisir la raison pour laquelle, le Seigneur a demandé aux serviteurs de remplir les jarres d’eau. Christ est venu pour accomplir la Loi, non pas une partie de la Loi, mais TOUTE la Loi, afin que le croyant en soit totalement libéré.

Ne pensez pas que Je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes ;
Je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir.
Evangile de Matthieu – Chapitre 5 – Verset 17
C’est qu’en effet la fin de la Loi, c’est le Christ, pour la justification de tout homme qui croit.
Epître aux Romains – Chapitre 10 – Verset 4

En faisant remplir toutes ces jarres, nous pouvons réaliser et comprendre que Christ est venu pour accomplir toutes les exigences de la Loi, sans jamais ni s’y soustraire, ni y tomber.


Au contraire, Il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché.
Epître aux Hébreux – Chapitre 4 – Verset 15
"...six comme le nombre des jarres de pierre"

Enfin, nous pouvons voir une dernière relation qui existe entre le miracle des noces de Cana et le jour où le Seigneur fût crucifié sur le mont du ‘Crâne’. Les écritures nous précisent, de manière très explicite, que Jésus a été crucifié à la troisième heure et qu’Il rendit l’esprit vers la neuvième heure.

Il était la troisième heure lorsqu’on le crucifia…
Evangile de Marc– Chapitre 15 – Verset 25
Il était environ la sixième heure, quand des ténèbres couvrirent toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et le soleil s’obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu.
Et Jésus s’écria d’une voix forte :
« Père, Je remets mon esprit entre vos mains. » En disant ces mots, Il expira.
Evangile de Luc – Chapitre 23 – Versets 44 à 46

De la troisième heure jusqu’à la neuvième heure, autrement dit de neuf heure du matin jusqu’à la quinzième heures, il y a six heures, six heures d'angoisse et de solitude, six heures de souffrances, six heures pour payer le prix du péché, six comme le nombre des jarres de pierre.
Il n'y a pas de hasard ; tous les éléments présentés dans cette parabole vivante, occupent une place précise, car ils nous renvoient invariablement à l'heure de la croix, l'heure fixée par Dieu dés les temps anciens, l'heure à laquelle le Fils de l'homme a accepté de mourir par amour pour ses frères.

"Femme... "

C'est là, à la croix de Golgotha, que le Seigneur va pour la dernière fois s'adresser à Marie :

Jésus, ayant vu sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'Il aimait, dit à sa mère :
" Femme, voilà votre fils. "
Evangile de Jean – Chapitre 19 – Verset 26

Il serait sans doute difficile de ne pas vouloir faire le rapprochement avec les mots que le Seigneur a prononcé à Cana :


" Femme, qu'y a-il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venur "

Cette formulation, sonne comme un rappel pour Marie ; une manière pour lui signifier que si à Cana, son heure n'était pas encore venue pour être glorifié, elle l'est maintenant.

Cette étude sur le premier miracle de Jésus-Christ, porte un nouveau regard, sur les noces de Cana ; un angle de vue qui permet de relever des rapprochements saisissants, entre ce miracle et la crucifixion de notre Seigneur. C’est une prophétie que ce miracle ; une prophétie non pas verbale, mais vivante, par laquelle le Seigneur va se servir des éléments physiques pour faire à la fois un miracle tout en donnant à ces mêmes éléments une portée spirituelle et prophétique.

Enfin pour conclure, il nous faut faire une dernière remarque.
Il est étonnant de constater que le Seigneur commence son ministre par être invité à un repas, et pas n’importe quel repas ; un repas de noce !
Troublante similitude, quand on considère qu’en ce qui concerne, notre nouvelle vie, on commencera également par un repas de noce, repas auquel nous sommes également conviés par Dieu et au cours duquel, nous sommes certains que le vin de saurait manquer.